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moral or rather physical causes, necessarily leads, &c. Another remarkable composition is his Réflexions diverses sur Jésus Christ. This is an unfinished work. It presents, however, the outlines of a learned and exact inquiry into the evidences of Christianity, and an exposition of its true spirit and char

acter.

We proceed to submit some specimens of the style of D'Aguesseau. We spoke just now of one of his speculations which strongly suggested to us, those of the Portico. A part of the following extract is quite Platonic, as the reader will perceive. It is taken from the fourth Mercuriale, delivered in the year 1700. The subject is the "dignity of the magistrate."

"Nous savons qu'l y a une dignité qui ne dépend point de nous parce qu'elle est en quelque manière hors de nous-mêmes. Attachée dans le jugement du peuple à la puissance extérieure du magistrat, avec elle on la voit croître, avec elle on la voit diminuer, le hasard nous la donne, et le hasard nous l'enlève. Comme elle ne s'accorde pas toujours au mérite, on peut l'acquérir sans mérite, on peut la perdre sans honte : et reprocher au magistrat de ne pas conserver cette espèce de dignité, ce serait souvent lui reprocher l'injustice du sort et le crime de la fortune. "Mais il est une autre dignité qui survit à la première, qui ne connaît ni la loi des temps, ni celle des conjonctures, qui loin d'être attachée en esclave au char de la fortune, triomphe de la fortune même. Elle est tellement propre, tellement inhérente à la personne du magistrat, que comme lui seul peut se la donner, lui seul aussi peut la perdre. Jamais il ne la doit à son bonheur, jamais son malheur ne la lui ravit. Plus respectable souvent dans les temps de disgrâce que dans les jours de prospérité, elle consacre la mauvaise fortune; elle sort plus lumineuse du sein de l'obscurité dans laquelle on s'efforce de l'ensevelir; et jamais elle ne paraît plus sainte et plus vénérable, que lorsque le magistrat dépouillé de tous les ornements étrangers, renfermé en luimême, et recueillant toutes ses forces, ne brille que de sa lumière, et jouit de sa seule vertu.

"Vivre convenablement à son état, ne point sortir du caractère honorable dont la justice a revêtu la personne du magistrat, conserver les anciennes mœurs, respecter les exemples de ses pères, et adorer, si l'on peut parler ainsi, jusqu'aux vestiges de leurs pas; ne chercher à se distinguer des autres hommes, former son intérieur sur les conseils de la sagesse, et son extérieur sur les règles de la bienséance; faire marcher devant soi la pudeur et la modestie; respecter le jugment des hommes, et se respecter encore plus soi même; enfin mettre une telle convenance et une proportion si juste entre toutes les parties de sa vie, qu'elle ne soit que comme un concert de vertu et de dignité, et comme une heureuse harmonie dans laquelle on ne remarque jamais la moindre dissonnance, et dont les tons, quoique différens, tendent tous à l'unité ; voilà la route qui dans tous les temps nous sera ouverte pour arriver à la veritable dignité. On est toujours assez élevé quand on l'est au

tant que son état. Les fonctions de la magistrature peuvent diminuer, mais la solide grandeur du vertueux magistrat ne diminuera jamais."

The manner in which the study of languages contributes to the formation of a correct taste, and a standard of universal or ideal beauty is well explained in a passage of the third "Instruction" to his son.

"Telle est la condition des ouvrages humains, parceque telle est aussi la condition des hommes, on n'y trouve aucun bien pur et sans mélange; mais le bon esprit consiste à connaître le mauvais, pour l'éviter, et à profiter du bon pour l'imiter; et au lieu de dire tin dit des Scythes, plus in illis proficit vitiorum ignoratio quàm cognaceque Justio virtutis je dirais volontiers, par rapport à ces auteurs, non minus proficit exploratio vitiorum quàm cognitio virtutum. C'est ce qui forme véritablement le goût; c'est ce qui épure la critique. Je trouve d'ailleurs, dans cette étude, des défauts de nation, et, pour ainsi dire, de climat, où un degré de soleil de plus change le style, aussi bien que l'accent et la déclamation; quelque chose qui étend l'esprit, qui le met en état de comparer les meilleures productions de chaque pays, qui le conduit ainsi et l'éléve jusqu'à la connaissance de ce vrai, et de ce beau universel qui a une proportion si juste et une si parfaite harmonie avec la nature de notre esprit, qu'il produit toujours sûrement son effet, et qu'il frappe tous les hommes, malgré la différence de leur nation, de leurs mœurs, de leurs préjugés; en sorte que, pour se servir encore des termes de Platon, on pourrait le regarder comme l'idée primitive et originale, comme l'archétype de tout ce qui plaît dans les ouvrages d'esprit; et, c'est à mon sens, une des plus grandes utilités que l'on puisse tirer de la connaisance de plusieurs langues." Tom. 15e p. 98.

D'Aguesseau was educated in the school of Boileau and Racine. His taste was pure and classical; his mind was deeply imbued with the love of the beautiful, and he aimed, in his compositions, at perfect excellence, and in his studies, at profound erudition. This is, in short, the character of an Augustan age, such as that of Louis XIV. But when genius has had its day, that of esprit succeeds-a sort of brilliant, lively, second-rate order of mind-and the master-pieces of eloquence and art, with all solid learning and exact science, disappear, to make way for things better adapted to a frivolous and fastidious age. This was the case, at least, in France, during the eighteenth century, and D'Aguesseau admirably characterises the new school in several passages of the Mercuriales of which the following is one.

"Semblable à ces arbres dont la stérile beauté a chassé des jardins l'utile ornement des arbres fertiles; cette agréable délicatesse, cette VOL. VIII. NO. 16

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heureuse légèreté d'un génie vif et naturel, qui est devenue l'unique ornement de nôtre âge, en a banni la force et la solidité d'un génie profond et laborieux: et le bon esprit n'a point eu de plus dangereux, ni de plus mortel ennemi, que ce que l'on honore dans le monde du nom trompeur de bel esprit. Des causes de la décadence de l'éloquence. (Discours III.)

"Que cette conduite est éloignée de celle de ces grands hommes, dont le nom fameux semble être devenu le nom de l'éloquence même !

"Ils savaient que le meilleur esprit a besoin d'être formé par un travail persévérant et par une culture assidue; que les grands talens deviennent aisément de grands défauts, lorsqu'ils sont livrés et abandonnés à eux-mêmes; et que tout ce que le ciel a fait naître de plus excellent, dégénere bientôt, si l'éducation, comme une seconde mère, ne conserve l'ouvrage que la nature lui confie ausitôt qu'elle la produit."

The following beautiful panegyric on the Civil Law illustrates the subject of our opening remarks.

"Ces règles, il est vrai, ont presque touts leur fondement dans le droit naturel; mais qui pourrait remonter par le seul effort d'une sublime spéculation, jusqu'à l'origine de tant de ruisseaux qui sont à préseut si éloignés de leur source? Qui pourrait en descendre comme par degrés, et suivre pas à pas les divisions presque infinies de toutes les branches qui en derivent, pour devenir en quelque manière, l'inventeur et comme le créateur de la jurisprudence?

"De semblables efforts s'élèvent au-dessus des bornes ordinaires de l'humanité. Mais heureusement d'autres hommes les ont faits pour nous: un seul livre que la science ouvre d'abord au magistrat, lui dévéloppe sans peine les premiers principes, et les dernières conséquences du droit naturel.

"Ouvrage de ce peuple que le ciel semblait avoir formé pour commander aux hommes, tout y respire encore cette hauteur de sagesse, cette profondeur de bon sens, et pour tout dire en un mot, cet esprit de législation qui a été le caractère propre et singulier des maîtres du monde. Comme si les grandes destinées de Rome n'étaient pas encore accomplices, elle régne dans toute la terre par sa raison, après avoir cessé d'y régner par son autorité. On dirait en effet que la justice n'a pleinement dévoilé ses mystères qu'aux jurisconsultes romains. Législateurs encore plus que jurisconsultes, de simples particuliers dans l'obscurité de la vie privée, ont mérité par la supériorité de leurs lumières, de donner des lois à toute la posterité. Lois aussi étendues que durables, toutes les natious les interrogent encore à présent, et chacune en reçoit des réponses d'une éternelle vérité. C'est peu pour eux d'avoir interprété la loi des douze tables et l'èdit du préteur, ils sont les plus sûrs interpretes de nos lois mêmes: ils prêtent, pour ainsi dire, leur esprit à nos usages, leur raison à nos coutumes; et par les principes qu'ils nous donnent, ils nous servent de guide, lors même que nous marchons dans une route qui leur était inconnue. (XIII. Mercuriale.)"

There is a Mercuriale (the fifteenth) on the firmness required in the judicial function which we would, if we had space enough, transcribe at full length. But we must close this paper with the single observation, that as the defects imputed to the character of D'Aguesseau proceeded from an excess of knowledge and reflection, so his style has no fault except its faultlessness. Le défaut de vôtre discours, (said his father to him on some occasion) est d'être trop beau; il serait moins beau si vous le retouchiez encore.

ART. VI.-Poems. By WILLIAM CULLEN BRYANT. New

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IT seems from the very modest preface of the author, that most of the following Poems have been already printed as occasional pieces. But for this information we should not have been aware of the fact, for although we have often heard Mr. Bryant advantageously spoken of, it has so happened that we have never, until the publication of this little volume, read any thing of his in verse. All that we know of him even now is, that he is an editor of one of the most respectable daily journals in the country, and the author of this pretty collection of poesy-the most faultless, and we think, upon the whole, the best collection of American poetry which we have ever seen. We beg leave to assure him, therefore, that we are extremely desirous to become better acquainted with him. To know more of his past history is within our own power-but it depends upon him whether we shall see as much of him hereafter, as it is undoubtedly his interest that we should. A writer who is capable of what he has done, is capable of a great deal more. The elements of poetical talent-in a certain department of the art-he unquestionably possesses in a high degree. Let him refine them by elaborate cultivation-let him combine them in a work, calculated to display the higher attributes of genius, by sustained invention and unity of purpose, and we

predict, with confidence, that he will entwine his name with his land's language and go down to posterity as one of the first, both in time and excellence, of American poets-and that, without the sinister assistance of such an auxiliary as Mr. Kettel.

It is not safe, perhaps to judge from mere fugitive pieces like these, in what particular style or class of poetry the author would most excel were he to attempt a longer and more adventurous work. We should think, however, that he were formed rather for the beautiful, than the sublime-rather for pensive tenderness than deep and harrowing pathos-rather for the effusions of fancy and feeling, than for the creations of a bold and fertile imagination. The love of nature in her gentleness and repose-the religion of twilight groves-the fond recollections of childhood, when it sported amid vernal flowers and of youth musing in the quiet of summer evenings, upon the banks of "haunted streams"--the first bloom and melody of spring, the first tinge of autumn upon the blighted foliage of the forests-all that inspires and nurses what the bard of the "Seasons" calls "the spirit of philosophic melancholy"breathes from the whole face of the volume. We do not see why the author might not produce something worthy to be classed, at least, with Gertrude of Wyoming, and the Deserted Village. We do not mean to intimate that, from these specimens, we are ready to compare Mr. Bryant with Campbell and Goldsmithbut we think that he would most excel in that class of poetry to which the beautiful productions just mentioned belong-and we have no doubt that his excellence in that kind would be of no ordinary stamp. Whether it should be classical and finished, or of a less perfect kind, would depend upon two things about which Mr. Bryant is much better informed than we are-his previous acquirements and his capacity for future effort and excitement.

It

The diction of these poems is unobjectionable-and that is saying a great deal. It is simple and natural-there is no straining after effect, no meretricious glare, no affected point and brilliancy. It is clear and precise-Mr. Bryant does not seem to think mysticism any element of the true sublime, or the finest poetry at all inconsistent with common sense. is idiomatic and racy-the language of people of this world such as they use when they utter home-bred feelings in conversation with one another around the fireside or the festive board, not the fastidious, diluted, unexpressive jargon used no where but in second-rate books, and called elegant only by critics of the Della Cruscan School. These are nega

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