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de les représenter sous les couleurs que bon lui semble. Tous les conseillers et gens en place qui sont appelés près du Gouverneur, étant de ce parti, le Gouverneur n'a aucun moyen de connaître les Canadiens que par

eux.

Si un gouverneur a voulu être juste et entendre les deux partis, il a été obligé de le faire comme à la dérobée par des moyens irréguliers, et n'a put le faire sans avoir l'air de négliger les conseils qui lui étaient donnés par les conseillers et officiers du Gouvernement, pour se conduire par des conseils obtenus çà et là des particuliers, et sans exciter par là, avec quelque apparence de plausibilité, la jalousie et la haine des premiers et de tout le parti.

S'il est juste que les Gouverneurs connaissent les deux partis, et qu'ils ne reçoivent point les accusations contre les habitans du pays, sans les entendre, il est juste que ces derniers aient aussi un moyen régulier d'être entendus par des conseillers et gens en place, pris d'entreux, et que ces conseillers ne soient pas nommés d'après les recommendations qui passent par le Canal ordinaire.

La Chambre d'Assemblée offre un moyen d'en obtenir d'une manière régulière, sans que ce soit sur les recommandations de ceux du parti anglais. Si le Gouvernement avait le pouvoir d'appeler au conseil les principaux membres de la majorité de la Chambre d'Assemblée, il aurait par là un moyen d'entendre les deux partis, et de n'être point obligé de ne connaître l'un que par les informations reçues de l'autre, il ne serait plus privé des connaissances et des conseils qu'il pourrait tirer des anciens habitans du pays, et nécessité de n'écouter que ceux qui viennent du parti opposé, qui n'est pas celui où il y a le plus de connaissance du pays, ni le plus d'intérêts conformes à ceux du pays.

Après avoir entendu les deux partis, il serait en état de décider sur les mesures qu'il a à prendre, et de transmettre des informations justes en Angleterre.

Il ne serait pas obligé de suivre les conseils donnés quand il ne les trouverait pas justes, il aurait seulement l'avantage d'en profiter lorsqu'ils le seraient.

Il ne serait pas exposé à se trouver si souvent en opposition avec la Chambre d'Assemblée.

Il y aurait un lieu où les deux partis pourraient s'entendre et se concilier sur leurs plans et leurs projets, et bien des oppositions inutiles qui ne viennent que de ce que les projets ont été concertés séparément, et de ce que l'amour propre de ceux qui les ont faits se trouve engagé à les soutenir, seraient ôtées; il n'y aurait plus de moyen d'indisposer le Gouvernement, tant ici qu'en Angleterre, contre la masse du peuple du pays.

Le peuple se lierait plus avec le Gouvernement. Le Gouvernement qu'il ne regarderait plus comme composé de gens qui sont remplis de préjugés contre lui, et qui lui sont toujours opposés, lui inspirerait plus de confiance et de respect. Il n'arriverait plus que des plans seraient appuyés par le Gouverneur après que les débats en auraient fait apercevoir les erreurs d'une manière palpable, à la face de tout le public; il n'arriverait plus qu'on verrait les Gouverneurs s'appuyer de bonne foi sur des raisons données par la minorité dans l'assemblée, et dont tout le faible aurait été montré dans les débats. L'amour propre blessé d'un conseiller de la minorité n'aurait plus d'ntérêt de faire reparaître appuyé du Gouverneur, un principe ou une mesure dont l'absurdité aurait été publiquement découverte. La partialité de communications entre l'Assemblée et le Gouvernement par le moyen d'un conseiller attaché à la minorité, dont l'amour propre est intéressé à faire valoir le parti qu'il a pris souvent au hazard, ou par esprit de rivalité sur une question imprévue, et à atténuer et déguiser la force des raisons employées contre lui, cesserait d'être une source de mésintelligences entre le Gouvernement et la Chambre d'Assemblée. La sensibilité des membres de l'Assemblée ne serait pas si souvent blessée par l'apparence de partialité du Gouvernement, pour un membre de la minorité contre toute l'Assemblée, et cette branche de la Législature ne serait pas ramenée si souvent au sentiment de sa propre dégradation, en

se voyant jugée et souvent injuriée sur le rapport intéressé d'une des membres de la minorité, et exposée à l'insolence irritée d'un de ces membres soutenu par le Gouvernement dans les vains efforts qu'il fait contre elle.

Et enfin le moyen d'influence du Gouvernement sur la Chambre d'Assemblée, ne serait plus par des insinuations malignes, des injures et des menaces qui rebutent et qui jettent le feu de la discorde entre les deux partis dans l'Assemblée d'ou il passe au dehors.

S'il était possible qu'un nombre de places de conseillers ou d'autres places d'honneur et de profit, fut accordé à ceux qui ont le plus d'influence sur la majorité de la Chambre d'Assemblée, qu'elles dépendissent entièrement de leur succès à s'y maintenir, et qu'il fut certain et bien connu qu'il n'y aurait aucun autre moyen de les obtenir, il y a lieu de présumer que les deux partis se réuniraient bien vite dans la Chambre d'Assemblée, que cette division nationale si contraire au but du Gouvernement disparaîtrait tant dans l'Assemblée qu'au dehors, et que cette apparence honteuse d'opposition entre les Canadiens et leur Gouvernement, qui flétrit le peuple du pays et le fait paraître sous les couleurs odieuses si peu méritées, d'un peuple de Rebelles, cesserait de gâter une des plus belles dépendances de l'Empire dans l'Amerique.

Les idées que ceux du parti anglais s'efforcent d'entretenir, que les Canadiens sont moins propres à remplir des offices de confiance parce qu'ils sont trop intéressés pour leur pays, et qu'ils ont moins d'intérêt et d'affection pour la mère-patrie, sont peu justes. Un Canadien est plus attaché à son pays qu'à toute autre partie de l'Empire, comme un Ecossais est plus attaché à l'Ecosse, comme un Anglais est plus attaché à l'Angleterre, il n'en est pas pour cela moins capable d'occuper des offices de confiance dans son pays. L'honneur ou même le risque de perdre sa place n'influera pas moins sur lui que sur un autre, en supposant le faux principe de la différence entre les intérêts de la mère-patrie et ceux du pays.

Un ancien sujet doit être, il est vrai, plus attaché à l'Empire; mais aussi il a moins d'aversion pour le peuple et le Gouvernement des EtatsUnis, et si tout est mis en calcul, il en résultera qu'un Canadien est beaucoup plus fortement attaché aux intérêts de la mère-patrie, relativement à la conservation de ce pays.

Les Canadiens incapables de se protéger eux-mêmes, n'ont point d'autre ressources que dans la protection de la mère-patrie. Ce pays une fois perdu, ils n'ont plus de patrie où ils puissent tourner les yeux; un Anglais a encore sa patrie.

Si les Canadas passent sous la domination des Etats-Unis, leur population sera submergée par celle des Etats-Unis, et ils deviendront nuls, sans aucune influence dans leur Gouvernement; incapable de protéger leur religion, qui ne fera que les rendre odieux à toutes les autres sectes qui abondent dans les Etats-Unis, et qui, quoique tolérantes entr'elles, s'accordent toutes à détester la leur.

Tous les pères de famille attachés à leur religion ne peuvent penser qu'avec horreur à laisser en mourant leurs enfans sous une pareille domination. Tant que le pays demeurera sous l'empire Britanique, ils n'ont pas les mêmes dangers à craindre, ils n'ont pas à appréhender qu'une population enemie de leur religion, émigre des domaines de la mère-patrie; ils ont espérance que leur population sera toujours la plus considérable du pays, et qu'avec une constitution telle que leur a accordée la mère-patrie, ils auront le moyen de conserver leur religion, et tout ce qui leur est cher, pourvû que la mère-patrie veuille bien les laisser jouir de cette constitution sans qu'elle serve à les rendre odieux, et pourvû que l'encouragement donné à la population américaine dans ce pays par l'administration du parti anglais, cesse d'amener le mal qu'ils ont à craindre.

Ceux du parti anglais sont opposés à leurs intérêts, en ce qu'ayant beaucoup plus d'affinité avec les Américains par leurs moeurs, leur religion, leur langage, ils encouragent la population américaine, comme un moyen de se débarrasser des Canadiens qu'ils regardent toujours comme une population étrangère, comme une population française Catholique,

avec les mêmes préjugés que la classe du peuple, dans la mère-patrie, a contre les Français et les Catholiques, ils ne peuvent s'empêcher de se regarder comme dans un pays étranger, dans une province où la population canadienne (française) domine; une colonie peuplée d'Américains leur parait plus une colonie anglaise, et ils ne s'y regarderaient pas autant comme dans un pays étranger. Ces effets sont encore augmentés par la circonstance, que la plus grande partie, peut être, des officiers du Gouvernement est devenue personnellement intéressée à l'introduction de la population américaine dans ce pays, par les concessions des terres de la Couronne, qui leur ont été accordées, dans le voisinage des Etats-Unis ; ainsi le parti anglais est opposé au parti canadien, justement sur le point qui touche à sa vie et à son existence comme peuple.

La seule chose qui reste aux Canadiens dans leur situation actuelle, est l'espoir qu'ils ont que la mère-patrie trouvera enfin que leurs intérêts concourent avec les siens pour la conservation du pays, que l'engloutissement de la population canadienne par la population américaine, sera l'engloutissement de la domination de la mère-patrie sur le pays, et que la perte de la vie politique des Canadiens, comme peuple naissant, sera aussi la perte de la vie politique de tout le pays, comme colonie britannique. Ils espèrent que ces choses seront aperçues de la mère-patrie, et qu'on y concevra une assez bonne opinion de leur intérêt, sinon de leur fidélité pour les juger dignes de jouir de leur constitution, en commun avec les autres sujets de Sa Majesté sans aucune distinction, et s'ils n'ont pas ce bonheur, ils se voyent par leur situation actuelle destinés à devenir, aux yeux de la mère-patrie, un peuple odieux et continuellement soupçonnés, en attendant qu'ils soient engloutis dans le gouffre qui les attend.

Nous supplions Votre Seigneurie d'être persuadée que les sujets canadiens de Sa Majesté sont de vrais et fidèles sujets; ils ont déjà, sous les armes de Sa Majesté, conservé leur pays dans un temps où les autres sujets de Sa Majesté leur cédèrent en fidélité, ils sont encore actuellement sous les armes de Sa Majesté pour le défendre, si leurs faibles efforts peuvent être un témoignage suffisant de leur fidélité, ils espèrent que Son Altesse Royale voudra bien prendre leur situation en considération, et leur accorder tel remède qu'elle jugera convenable.

LXXXII

REMARKS (BY C. J. M.)' ON A PUBLIC DOCUMENT' THAT
ACCOMPANIED AN ADDRESS TO HIS ROYAL HIGHNESS
THE PRINCE REGENT FROM THE ROMAN CATHOLIC
INHABITANTS OF LOWER CANADA, FORWARDED
IN NOVEMBER, 1814

Entitled "Mémoire au soutien de la requête des habitans du Bas-Canada, à
Son Altesse Royale le Prince Régent."

"Humblement soumis à la considération de Milord Bathurst, Ministre d'Etat pour les Colonies."

[Trans. Christie, op. cit.]

It is thought that this interesting document was produced by the combined efforts of the leading Roman Catholic characters in the several Provincial Parliaments held from 1809 to 1814 inclusive.

The sentiments expressed have been principally avowed by those

leaders, and uniformly pursued in the House of Assembly.

The document, though accompanying the address, was not, however, to the subscribers generally, nor can be considered as being correctly a substantial part of it.

It would seem intended by this memoir to represent to His Majesty's Chief Justice Monk, of the King's Bench for the District of Montreal. 'See No. LXXXI.

Ministers the conflicts of parties in the colony, their rise, and the occasions that produced them, with their attendant pernicious consequences, and to point out the means of avoiding existing and growing evils.

The document, when analysed, will present, under different heads. features of no small interest, when it is considered in respect to the sources from which they have proceeded, and the ends to which they are directed. 1st. The Roman Catholic Canadians are rightly said to constitute the great mass of the people of Lower Canada, it is asserted that their delegates to the House of Assembly represent the whole people.

And it is argued that all the representations of their interests by those delegates-it would seem, by referring to passed proceedings in the Legislature become the rights of the people.

2nd. To resist those rights so represented, is "to do injustice to the "Canadian people. It not only excites conflicts between the legislating "powers of Government, but manifests an injustice that will justify the "discontent of the people, declared and enforced by their representatives."

3rd. Throughout this whole document there pervades a continued libel upon, and an accusation of injustice, in the exercise of the prerogative in this Colonial Government. The officers, the servants of the Crown, are held up as a combined faction "of spies," struggling to support a Gov ernment adverse to the interest and rights of the people. And this is argued to be manifested by the Government not having appointed into the councils and offices of Government those leaders of the people influencing the majority of the Canadians, and from whom intelligence and support can alone be attained to His Majesty's Government.

4th. By this memoire every Roman Catholic Canadian character that has been promoted to the King's Council, or offices of his Government, are held up as persons devoted to support the adverse interests pursued by the Government minority against that of the Canadian people; and this minority is represented as English subjects, or rather Protestants, who are using constant devices to represent the Canadians as a disloyal people,-"a people and country rather considered as a prey, useful to be retained by force, than as a dependance of the Empire."

5th. The appointment of His Majesty's old subjects as judges is held up as an injustice to the new subjects, the Canadians. These subjects are indirectly vilified as being persons unqualified; and the proceedings of the Courts of Justice are represented as the result of ignorance, and uncertainty, and injustice. The errors of lay characters placed in those Courts some twenty or thirty years passed, are by allusions applied to the judges of the present day; and the Courts are falsely and grossly vilified. The purpose is plain: to degrade and weaken the main support of His Majesty's Government.

6th. It is stated that every Governor is shackled by those unfaithful servants, who are represented as a factious minority, that ensnare or impel the Governor to follow their Counsel, or to be by them unfavorably represented in England as joining with disloyal Roman Catholics, the leaders of the Canadian people.

7th. That the only means of knowing the two parties, and to prevent the Governors being ensnared by the minority above stated, would be that of a power lodged with the Governor to select from the majority of the House of Assembly (the leaders,) and place in the Executive Council such characters of those who might convey a true knowledge of the interests of the country, in place of being restrained to the minority, "Anglais," who neither possess the knowledge, the confidence, nor the interests of the people and country.

The piece concludes with calling to remembrance the loyalty of the Canadians in 1775, at a time that the King lost his other colonies. That at present they were under arms to defend the country, and their efforts would show at least their zeal and fidelity, and a hope that His Royal Highness would take their situation into consideration, and grant them a suitable remedy.

The main substance of this public document, proceeding from the mass of the Roman Catholic Canadian people, His Majesty's subjects, or by those entrusted to convey to His Majesty's Government the sentiments and feelings of those subjects, in respect to the Government of Lower Canada, may be reduced to a few prominent features that claim a serious consideration, and such order as may correct the errors and confusion (to say the least) that the opinions contained in that memoire, when fostered and pursued, cannot fail to produce.

The whole scope of this memoire appears, and repeated exertions in the Assembly show that the leaders in that body consider the administration of His Majesty's Government, and the policy of its measures, to pertain to them of right. That the exercise of any powers by the prerogative that is repugnant to their sense of those rights, must insure opposition and discontent: and that these will be generated by the Canadian people even into hatred; extended from the King's servants to the source of the power exercising such measures.

It betrays the most consummate ignorance of the rights of the Crown in the Government of a British colony. It assumes rights in the Legislative power the most dangerous to tranquil, constitutional, and good government. It exhibits libels the most detracting to the King's administration through all its various powers, and it avers falsehoods the most seditious that can promote the various ends contemplated, that of transferring the Executive power and prerogative of the Crown to the Legislative, the representatives of the people1.

The compilers of this revolutionary project would assume and believe that the Governor, representing the Crown, possessed the power and right to pass by or reject all the official duties of the King's servants as shackles upon his authority, that arose from ignorant or factious characters; and in place of those to take up the leaders in the House of Assembly, who could there secure a majority, and adopt their opinions and measures as being alone calculated for the interest of the Canadian people, and as the only means of obtaining places of profit, honor, and power, and the means avowedly suggested to those ends cannot escape notice.

In estimating the charges against the servants of Government, "la minorité Anglaise," it will be proper to see and consider in the Legislative proceedings what have been their opposition to the various measures pursued in the Assembly by the leaders of that House, for enlarging the rights of the Canadian people.

The foul aspersions against the King's servants for their supposed constant representations against the Canadian, or new subjects, as a disloyal people, must be referred to the jealousies of suspecting minds.

It will be seen, only in the evidenc of facts, how far such representations, if made, could have afforded grounds of suspicion, that such representations had at any time been made against the zeal, fidelity and loyalty of the Canadian subjects, and the Records of His Majesty's Courts of Justice will prove no inconsiderable source of evidence as well as to form a just opinion in respect to the character of the new as well as of the old subjects.

1 Cf. Lord Liverpool's opinion (p. 278).

S

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